L’aïkido en milieu scolaire

1 – Récit d’expériences
2 – Synthèse des démarches nécessaires

1 – Si vous souhaitez vous lancer dans l’enseignement de l’aïkido en milieu scolaire, peut-être que la lecture de ces expériences pourront vous apporter matière à réflexion ou quelques billes pour démarrer.

Cette rubrique relate trois types d’expériences que j’ai eu la chance de pouvoir mener en milieu scolaire (écoles primaires) :
- a. Par le biais des CEL (contrats éducatifs locaux)
- b. En tant qu’instit avec la classe d’une collègue
- c. En lien avec une association

a.  La mairie avait signé avec l’école un CEL (contrat éducatif local), il s’agissait pour l’école d’accueillir des intervenants (enseignants ou autres) entre midi et deux ou après 16h30 et de proposer aux enfants des activités variées (sportives, culturelles, manuelles ou ludiques), la famille devait s’acquitter de la somme de 2 € pour que l’enfant puisse participer à l’ensemble des séances d’une période (3 cycles de 8 semaines dans l’année).

Lieu de l’activité : une salle polyvalente dans l’école

Equipement : une dizaine de tatamis (entourés de tapis de gym au cas où…) en général on fait avec les moyens du bord mais il est essentiel de ne jamais perdre de vue la sécurité des enfants
         
Matériel : Une série de kimonos d’occasion que j’avais récupéré dans mon club et des manches à balai en guise de jo.

Organisation : 8 séances de 8 élèves (choix personnel du nombre de participants à cause du nombre limité de tatamis)
Dans l’organisation pratique du cours et avec cette configuration, il ne faut pas hésiter à faire des lignes pour éviter les accidents et si l’on est le seul intervenant, cela permet un meilleur encadrement.

Objectifs de ces séances :
Ils sont  assez modestes.
Le premier objectif est de faire découvrir la discipline, l’aïkido n’étant pas représenté aux jeux olympiques, il reste somme toute assez peu connu.
Cette découverte passait pour moi par :
- l’apprentissage d’une certaine autodiscipline (s’astreindre à ranger correctement ses chaussures le long des tatamis, s’asseoir en seiza, saluer et se taire pendant  les consignes),
- le respect de son intégrité et de celle de son partenaire ; la 1ère séance lorsque les enfants montent sur le tatami, ils ne pensent qu’à en découdre…  Il s’agit donc de bien poser les jalons pour que les séances se passent bien.
- la compréhension de l’essence/ la base de l’aïkido (pas d’utilisation de la force, ni de la violence mais du déséquilibre du partenaire ; apport de quelques techniques simples qui s’articulaient à partir de différents modes de déplacement. [shikko, irimi tenkan…])
Afin de conserver la notion de plaisir et de détente, nous finissions toujours les séances par un jeu.
Cette expérience liée au CEL s’est déroulée en 2000, 2007, 2008 et 2009 dans l’école primaire de Mirambeau  (17).

Mon sentiment suite à cette expérience : les conditions d’accueil n’étaient pas faciles, peu de tatamis qui devaient être disposés et enlevés à chaque séance, grande motivation des enfants car les enfants choisissaient l’activité qu’ils voulaient faire, grande liberté de l’encadrant

b. Une instit motivée, un dojo à proximité et une nouvelle expérience se met en place.

Elle concerne une classe de 25 CE2 et ma petite classe de CLIN (classe d’initiation spécialisée dans l’accueil d’élèves arrivant de l’étranger) composée de 10 élèves du CP au CM2.

Lieu de l’activité/équipement  :  le dojo de Montguyon (17). Pas d’équipement particulier, les enfants pratiquent en survêtement ce qui forcément limite la pratique (certaines saisies deviennent impossibles).

Organisation : en classe entière, présence de l’enseignante sur les tatamis avec moi

Objectifs de ces séances :
Les objectifs cités précédemment restent valables dans le cadre de cette expérience mais l’enseignante souhaitait que la découverte de l’aïkido dépasse la simple découverte/pratique.
1ere séance assez didactique : présentation des armes et du portrait de Morehei Ueshiba
Suite à cela, les enfants ont fait des recherches sur l’aïkido.

Mon sentiment suite à cette expérience : les conditions d’accueil étaient excellentes (dojo tout neuf), beaucoup d’enfants à gérer (35) même si l’enseignante faisait ce qu’elle pouvait. Pour les corrections techniques, on se sent bien seul…

Et somme toute, pour mener ce type d’expérience, il faut être dans l’Education Nationale ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Alors peut-être que l’expérience suivante va vous intéresser dans la mesure où elle est facilement transposable.

c. Suite à mon déménagement en 2010 et mon inscription au club de Vendôme 41 (dont j’avais constaté en 2008 lors d’un stage la redoutable efficacité de l’équipe) j’avais toujours pensé qu’il serait possible de faire un partenariat école - club d’aïkido.

Début de l’expérience octobre 2011
Avant la 1ère séance, et dans la mesure où l’on fait intervenir une association, un certain nombre de conditions doivent être réunies pour que l’activité soit possible :
a - il faut établir une convention entre le président du club d’aïkido et l’Education Nationale,
b - puis chaque encadrant devra remplir une fiche de demande d’agrément,
c - enfin, il faut remplir une fiche d’activités (conjointement avec l’enseignant),
et pour finir, l’enseignant devra apporter l’ensemble des documents au bureau de l’IEN (Inspecteur de l’Education Nationale) de sa circonscription.

Public concerné : deux classes de cycle 3 – CM1 et CM2

Lieu de l’activité : le grand dojo de Vendôme     

Matériel : achat de kimonos par le club de Vendôme et de jo suite à une subvention communale obtenue par le club grâce à la conduite de ce type d’actions.

Organisation : 3 séances de 2 h par niveau la dernière étant commune aux deux classes

Pour faciliter la distribution des kimonos et des jos, j’ai fait un tableau avec la taille des enfants et celle prise sous un bras (pour le choix du jo), tableau que j’ai envoyé par mail au président du club de même que la photo de classe avec le nom de chaque enfant.

Encadrement : entre 5 et 10 professeurs ou assistants d’aïkido du club de Vendôme ultra motivés et disponibles que je remercie infiniment.

Objectifs de ces séances :
Les objectifs cités précédemment restent aussi valables dans le cadre de cette expérience, et comme dans l’expérience précédente ma collègue et moi-même avons souhaité que la découverte de l’aïkido permette aussi une découverte du Japon (création d’exposés sur la nourriture, l’histoire, les vêtements, les divers arts martiaux…).

Conduite des séances : j’ai animé la 1ère séance de A à Z, ce qui a permis aux autres intervenants de voir comment on pouvait faire, leur rôle s’est donc cantonné ce jour-là à la correction du travail des binômes et les séances suivantes ont été prises en main collectivement, le 1er assurant l’échauffement, le 2nd une ou deux techniques à mains nues, le 3ème travaillant avec les armes…

Avant le cours, nous décidions collégialement du sens dans lequel nous voulions aller au cours de la séance.

La dernière séance regroupant les deux classes, des ateliers ont été créés, chaque groupe d’enfants fréquentant pendant 10 minutes chaque atelier.

Vu le nombre d’enfants par atelier et comme nous avions la chance d’avoir beaucoup d’intervenants, nous avons mis 2 intervenants par atelier, ma collègue de CM1 était chargée de prendre les photos et moi je coordonnais le changement d’atelier et la gestion du temps.

Les documents ci-dessous pourront peut-être vous être utiles en cas d’accueil d’un grand groupe et si l’on dispose de nombreux intervenants :







                                                 Ateliers du … / …

Ateliers                                                                         Intervenants/encadrants

Atelier n° 1 : chutes                                                           Atelier n° 1 :

Atelier n° 2 : déplacements (irimi, tenkan… et shiko)       Atelier n° 2 :

Atelier n° 3 : suwariwaza                                                  Atelier n° 3 :

Atelier n° 4 : tanto                                                             Atelier n° 4 :

Atelier n° 5 : jo (dori)                                                         Atelier n° 5 :

Atelier n° 6 : mains nues sur …                                         Atelier n° 6 :

Temps par atelier : 10 à 15 min par atelier (selon heure du début de la séance et la durée de l’échauffement)
 
      G1             G2            G3            G4            G5            G6      
prénom          
prénom          
prénom          
prénom          
prénom          
prénom          
prénom          
prénom          
prénom          

Alternance dans les ateliers

Atelier n°1: chutes
 G1   G2   G3   G4   G5   G6 
Atelier n°2: déplacement G6 G1 G2 G3 G4 G5
Atelier n°3: suwari waza G5 G6 G1 G2 G3 G4
Atelier n°4: tanto G4 G5 G6 G1 G2 G3
Atelier n°4: jo dori G3 G4 G5 G6 G1 G2
Atelier n°6: techniques à mains nues G2 G3 G4 G5 G6 G1

 

 

Mon sentiment suite à cette expérience : les conditions d’accueil étaient excellentes : un splendide dojo et une équipe de choc avec une organisation bien cadrée.

Cette organisation est cependant assez lourde. Ainsi si vous souhaitez proposer vos services à une école, (les écoles vont devenir très demandeuses si l’an prochain la réforme de l’Education Nationale [celle des 4 jours et demi] se met en place), il va falloir « mâcher » le travail de l’enseignant car il est souvent sollicité et a beaucoup de tâches administratives dont il se passerait bien...

C’est  à cette fin que vous trouverez  en Pj les documents qui vont vous permettre d’arriver auprès d’un enseignant avec un dossier clé en main (ou presque) comprenant les fiches utilisées à l’heure actuelle par l’Education Nationale à savoir la convention, la fiche d’activité et la demande d’agrément pour bénévoles (à remplir par chaque intervenant). 

PS : n’oubliez pas de réserver le dojo et de rappeler à l’enseignant de réserver (si besoin) son bus !

Chaque année même si vous intervenez auprès du même enseignant un dossier complet sera à refaire !

Toujours motivé, je n’en doute pas car même si ce type d’intervention demande du temps et du travail de préparation, l’enthousiasme des enfants et par conséquent notre joie de transmettre est à chaque fois renouvelé.



2 – Récapitulatif des démarches
Faire une évaluation de ses possibilités :
- 1 ou plusieurs intervenants
- Matériel assez de jo, tanto… adaptés aux enfants quantité suffisante pour une classe
- Kimonos ou pas ?
Voir les disponibilités du dojo
Proposer aux écoles ses services (par internet, courrier...)
Compléter le dossier (convention, l’agrément ou les agréments des intervenants, la fiche d’activités [ou du moins une partie] fiches en annexe attention je viens de m’apercevoir que ces fiches ne sont pas nationales mais départementales, cependant elles se trouvent sans problème sur le net, on peut aussi les demander dans les écoles et pourquoi pas dans les bureaux des IEN (Inspection de l’Education Nationale)

PS : il se peut que la mairie propose pour ce type d’actions des subventions il ne faut pas hésiter à se renseigner.

Et maintenant y’a plus qu’à…
Bon courage
Nadia

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